L'idée d'Urs Scheuss de résoudre la crise financière biennoise avec des « green bonds » et de faire avancer la transformation écologique nécessaire de toute urgence souffre avant tout d'un problème : les green bonds sont aussi, dans un premier temps, de nouvelles dettes - et Bienne en a beaucoup trop, nous nous trouvons à peu près au niveau de la Grèce avant qu'un programme d'austérité extrêmement douloureux y soit imposé de l'extérieur pendant des années.
Avec ma société, j'investis dans le monde entier dans des obligations vertes (celles-ci, cher BT, ne sont pas seulement émises par les États, mais aussi par les entreprises). Nous commençons toujours par vérifier la solvabilité financière et par voir quel management doit réaliser les nobles objectifs et rembourser l'argent un jour. Bienne échouerait certainement sur ces deux plans, la solvabilité de la ville se situe plutôt au niveau « junk » et le « management » prouve depuis une bonne décennie que seules de nouvelles dettes peuvent financer la mise en œuvre des stratégies décidées, dont celles pour la protection du climat et de la biodiversité.
Pour permettre une transformation crédible et durable à Bienne, la ville a avant tout besoin de retrouver une plus grande marge de manœuvre financière - mais celle-ci va dans la mauvaise direction avec plus de dettes dans un contexte de taux d'intérêt nettement plus élevés. Il faut aussi un nouveau « management » qui trouve des recettes vraiment nouvelles et durables pour surmonter la crise financière et climatique biennoise, et qui ne se contente pas de présenter aux électeurs du vieux fait du neuf.
Michael Schlup