Les listes pour les élections à la ville et au conseil municipal sont connues, la campagne électorale est lancée. Juste à temps pour cela, le PS de la ville de Bienne nous embrouille dans les médias sociaux avec de l'économie vaudou. «Chaque Biennois n'a qu'une dette nette de 1'000 francs», annonce triomphalement le parti, sans doute pour se féliciter de ses années de travail aux commandes du pouvoir.
Tout d'abord, le calcul simple que fait le PS laisse perplexe : 90 millions de dettes nettes en 2022 (stratégie financière de la ville de Bienne en 2033) pour un peu plus de 56'000 habitants, cela donne partout, sauf dans l'univers parallèle du PS, 1'600 fr. par habitant. de dette nette. Mais ce qui est bien plus important, c'est que le PS passe sous silence ce que tout écolier sait : le net n'est pas le brut. Dans le cas de Bienne, ce sont tous les actifs qui figurent dans la comptabilité de la ville qui font la différence. Certes, si on les vendait, on obtiendrait un flux d'argent dans les caisses de Bienne qui permettrait de réduire la dette brute (845 millions de francs). Toutefois, personne - et surtout pas le PS - ne veut vendre ces actifs - écoles, logements sociaux, terrains à bâtir, TPB ou CTS - aujourd'hui ou à l'avenir. Il ne faut donc pas attendre de cette comptabilité créative une réduction de la dette.
L'argument de la dette «nette» est malhonnête et jette du sable dans les yeux des électeurs. Bienne paie des millions de francs d'intérêts sur ses dettes brutes, des intérêts qui financent les bonus des banquiers au lieu de profiter au service public. Les finances de la ville doivent être assainies de fond en comble, afin que Bienne ait à nouveau plus de liberté pour se développer durablement en tant que ville d'avenir. Il faut espérer qu'il restera moins de pouvoir net pour ce PS (et les autres responsables - actuels et anciens directrices et directeurs des finances de l'UDC et du PLR) lors des élections de cet automne!